La mode est à l'honneur en France et Paris "capitale de la mode" entame sa Fashion week 2019. Mais derrière le glamour des affiches se cache une réalité bien plus sombre : l'industrie de la mode est la deuxième industrie la plus polluante au monde, derrière le pétrole. Et à des milliers de kilomètres des boutiques les petites mains de cette industrie sont pour beaucoup surexploitées.
Stéphanie Calvino, fondatrice des Rencontres Anti-Fashion de Marseille (rencontres annuelles pour un changement responsable de la mode) critiquait récemment les grandes marques qui font fabriquer dix fois un sac avant de le montrer. Même quand il ne s'agit pas de fast fashion la mode s'octroie toutes les exagérations imaginables: elle est la vitrine direct de la survalorisation des excès du luxe. La mode est une caricature du capitalisme. De la grande distribution à la haute couture. Même travers.
Et sans parler de la conception des collections, c'est aussi l'exubérance des décors des grands défilés qui manque cruellement d'éthique. Une fois les shows terminés, tout est généralement jetés. La Fashion week à des odeurs de décharge publique…
Des créations présentées à la rencontre Anti-Fashion de 2017, à Marseille © Anne Loubet
D'années en année la France prend la tendance et avance plusieurs projets dans le sens de la prise de conscience. Attention cependant au Green washing.
L'éthique très tendance est aussi un bon argument commercial "ils servent surtout aux marques pour dire qu'elles ne font pas rien", estime Nayla Ajaltouni du Collectif Éthique sur l'étique. "Ces bonnes pratiques ne mènent pas à une refonte des pratiques d'achat et du modèle économique de ses entreprises qui est fondé sur une minimisation des coûts de production et une mains d’œuvre majoritairement exploitée au service de l'industrie textile."
Collectif Éthique sur l’étiquette
Tiziano Guardini
La précédente édition d'Anti Fashion se tenait au palais de la Bourse - Anti Fashion
A Paris c'est le projet associatif "Paris Good Fashion" qui pourrait montrer l'exemple.
Paris Good Fashion s'est donné une date phare pour faire émerger une mode plus vertueuse dans la capitale: 2024, l'année des Jeux Olympiques à Paris. C'est non sans un brin de scepticisme que nous prenons cette annonce. Surtout lorsque nous voyons certains élus parisiens s'afficher sur leurs toute bonne volonté et au soutien de l'association...
Paris Good Fashion est forcément attendu sur la concrétisation de ces projets qui restent en grande partie théoriques. Cependant les premières promesses porteraient à être tenue pour fin 2019, début 2020.
Affaire à suivre.
La Libellule bleue