"Main d’œuvre bon marché et qualifiée : sept fois moins chère qu’en Chine, moitié moins qu’au Bangladesh". Ce type de slogan utilisé par le gouvernement éthiopien était destiné à convaincre investisseurs et multinationales de quitter l’Asie pour venir installer leurs usines dans l’un des pays les plus pauvres du continent, mais aussi l’un des plus peuplés et dynamiques.
Alors que vient de s'achever le G7 à Biarritz ..
"Textile, coton.. Industrie. Les grands patrons font de belles promesses au G7".
Des salaires trop bas pour que les employés puissent en vivre, des salariés découragés en voie à l'absentéisme et à l'abandon de post. L'exploitation de l'homme par l'homme pour quelques sous.
Les salariés des usines de vêtements d'Ethiopie, qui travaillent pour des marques comme Guess, H&M ou Calvin Klein, sont les moins bien payés au monde, avec seulement 26 dollars (23 euros). Moins de la moitié du salaire des travailleurs du Bangladesh (95 dollars par mois), contre 185 dollars au Kenya et 291 dollars en Chine.
L’Éthiopie n'a pas instauré de salaire minimum dans le secteur privé. Selon le rapport, les salariés de la confection, parmi lesquels figurent de nombreuses femmes, ont du mal à s'en sortir. Très peu formés, ils sont par ailleurs en conflit culturel avec les dirigeants des usines, originaires d'Asie.
Toutefois la réalité en Éthiopie et dans les usines est bien loin d’une "force de travail docile et bon marché".
De nombreux salariés, pour la plupart des femmes, incapables de vivre avec moins d’un euro par jour, souhaiteraient désormais protester en cessant le travail ou démissionner.
Face à cette situation, le centre Stern appelle Addis Abeba à mettre en place un salaire minimum et élaborer une véritable stratégie pour renforcer l’industrie du vêtement. Un marché qui pourrait s’avérer crucial pour ce pays, le deuxième le plus peuplé d’Afrique avec 105 millions d’habitants qui vivent encore largement de l’agriculture et sont confrontés à des sécheresses et à la pauvreté.
Le gouvernement espère que les exportations de vêtements, qui représentent actuellement 145 millions de dollars par an, vont grimper à environ 30 milliards.
Les économies émergentes, en particulier la Chine, ayants acquis des parts de marché considérables. Leurs avantages en termes de coûts commencent à s’estomper pour laisser la place notamment à des pays comme l’Éthiopie.
Même si les grandes enseignes de mode sont au pied du mur, la route sera encore longue avant que les salaires des ouvriers éthiopiens sortent de la pauvreté.
La libellule bleu